C’était il y a un an, le 15 août 2021. Les talibans de nouveau au pouvoir en Afghanistan. Des milliers de familles, paniquées, sur le tarmac de l’aéroport de Kaboul, la capitale, tentant de fuir le pays. Une communauté internationale abasourdie. Et la crainte, pour les femmes en particulier, d’un terrible retour en arrière. Sakina, Omedah et Salma se sont confiées à Élise Blanchard, journaliste et photographe française.
Élise est partie vivre et travailler en Afghanistan. Dans Le Monde des ados 499, elle raconte le quotidien de trois ados afghanes depuis l’arrivée au pouvoir des talibans, le 15 août 2021. Pour interviewer et photographier ces jeunes filles, dont deux sont privées d’école, elle a dû négocier avec les talibans.
Lorsqu’ils étaient à la tête de ce pays d’Asie centrale, entre 1996 et 2001, ces musulmans extrémistes avaient interdit l’école aux filles, imposé le voile intégral aux femmes, appliqué la charia (la loi islamique) de façon rigoriste. Leur retour au pouvoir, après vingt ans de combats et d’intervention des forces armées américaines, laissait craindre le pire (lire le MDA 478).
Encore moins de liberté
De fait, en quelques mois, la situation des jeunes filles a basculé. De nouvelles règles leur imposent de se couvrir le corps et le visage (sauf les yeux) lorsqu’elles sortent. En ville, elles ne peuvent désormais accéder aux parcs qu’à certaines heures.
Surtout, les collèges et les lycées publics n’ont pas rouvert pour elles, sauf dans certaines provinces, notamment dans le Nord, où les talibans se sont montrés plus ouverts d’esprit.
Une vie entre quatre murs
Les adolescentes qui, dans les grandes villes, se rêvaient artistes, juges ou femmes politiques, ont vu leurs espoirs anéantis. Dans les zones rurales, elles sont parfois mariées à peine sorties de l’enfance et souffrent avant tout de la pauvreté, qui n’a fait qu’empirer avec les sanctions internationales liées au retour des talibans.
La reporter du Monde des ados, Élise Blanchard, a rencontré trois jeunes Afghanes au mois de juin. Sakina, Salma et Omedah lui ont raconté leur vie quotidienne. Elles lui ont confié leur rage, leur frustration. Et leurs rêves brisés.