Entre les 75 ans de la création du personnage de Picsou, les 50 ans de Picsou Magazine et les 30 ans du parc Disneyland Paris, 2022 est une année de célébration pour la marque Disney en France. Alice Cauquil, directrice générale d’édition des magazines Disney dans l’hexagone, revient sur le succès et les évolutions des magazines égéries.
Livres Hebdo : A quoi correspond la marque Disney Magazines ?
Alice Cauquil : « Les magazines Disney réunissent une quinzaine de titres avec pour principale cible des jeunes lecteurs. Notre gamme fonctionne grâce à deux axes : des produits pérennes, comme Le Journal de Mickey, qui s’inscrivent sur la durée et des titres plus éphémères, comme le magazine Vaiana ou La Reine des neiges, dont les sorties sont liées à une actualité. En tout, nous publions environ 180 numéros par an. »
Quel est votre modèle économique ?
« Contrairement à l’ensemble du marché presse jeunesse, notre chiffre d’affaire vient de manière prédominante de la vente au numéro plutôt que de l’abonnement. Cette force en kiosque, nous la devons à une volonté historique du groupe Lagardère et nous en sommes très fier. Pour autant, cela ne nous empêche pas d’investir depuis quelques années sur l’abonnement avec des campagnes d’e-mailing, sur les réseaux et sur les sites d’e-commerce. »
Ce virage est aussi dû au rachat récent de Disney Magazines par Unique Heritage Media…
« Tout à fait. En 2019, le groupe Lagardère a vendu Disney Hachette Presse au groupe Unique Heritage Media. Cela nous a permis de nous retrouver au cœur des enjeux stratégiques d’un groupe encore en construction et donc très dynamique. »
Qu’est-ce que cela a changé concrètement pour vous ?
« Grâce à ce rachat, nous avons pu, entre autres, partager nos savoir-faire et concevoir une nouvelle collection de BD Disney, grâce à l’expertise de notre filiale édition (Unique Heritage Éditions). Ce format livre et non plus magazine est tout nouveau, il reprend les personnages historiques de Disney, les fameux standard characters, comme Donald, Minnie ou Daisy mais avec un design modernisé et des histoires adaptées aux lecteurs d’aujourd’hui. L’ensemble des huit premiers titres seront tirés à 100 000 exemplaires et en librairie dès le 18 mai. Les premiers placements sont excellents. »
Justement, après plus de 75 ans d’existence pour certains personnages, le public est-il toujours au rendez-vous ?
« Chez Disney nous avons la chance de pouvoir compter sur un attachement intergénérationnel des lecteurs aux personnages. Chaque année, 5,3 millions de magazines Disney sont diffusés en France et quatre titres, Picsou Magazine, Le Journal de Mickey, Super Picsou Géant et Mickey Junior, sont présents dans le top 10 des titres jeunesses en termes de diffusion. »
Comment garder ce public ?
« Nous essayons de capitaliser sur nos personnages phares en les remettant sans cesse au goût du jour, il s’agit de renouveler notre offre en permanence et de l’évènementialiser. Par exemple, en novembre, Picsou fête ses 75 ans et Picsou Magazine ses 50. A cette occasion, nous organisons un concours de scénario autour de son anniversaire. »
En 2019, vous avez fait le choix de supprimer le gadget cadeau dans Picsou Magazine afin de vous concentrer davantage sur les pages BD. Un choix radical pour ce magazine jeunesse qui a longtemps été associé à son gadget…
« Ce choix a été un tournant essentiel dans ce que nous souhaitons offrir aux jeunes lecteurs. Cela nous a donné un nouvel élan sur ce titre avec la volonté de proposer un contenu plus musclé dans le journal. Je crois d’ailleurs que c’est ce dont la nouvelle génération a envie. Dès cet été, nous allons également enrichir la formule du Journal de Mickey avec entre autres un rendez-vous surprise toutes les semaines sous forme de supplément au centre de la revue. »